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  • Photo du rédacteurPierre Hallé

Patron de centre, un an après.

Nous sommes en juin, et ça fera donc un an que je suis retourné a la plongée loisir. La différence avec avant, c’est qu’en retournant travailler dans cette industrie j’ai pris du galon et je suis devenu le responsable d’un centre de plongée.

Lorsque mon patron m’a proposé ce poste sur l’île Maurice, j’ai eu l’impression d’avoir dans la tête un feu d’artifice d’idées à réaliser. Apres un an, j’ai réalisé quelques une de celles ci, et d’autres sont toujours en suspend (Comme l’idée de la secrétaire en uniforme composé d’une jupe de la taille d’une ceinture et d’un top bikini…)

Alors, ça fait quoi d’être le patron?


Et bien deja, il y a un truc : Je plonge beaucoup moins.

Et ce n’est pas par choix, vraiment pas. Lorsque je travaillais aux Maldives, je ne m’étais pas rendu compte a quel point j’étais privilégié: Je ne faisais que mes cours académiques dans le lagon, les leçons pratiques en mer et des révisions théoriques en salle de classe. Le reste de mon activité consistant (par sacrifice) a aller faire du contact au bar de l’hôtel (j’en garde d’ailleurs de terribles séquelles… Rester au bar… C’est très dur d’en parler, toujours a l’heure actuelle) C’est que la-bas, il y avait du staff pour regonfler les blocs, un équipage pour s’occuper du bateau, des gars pour s’occuper de la maintenance et de l’entretient de l’équipement, etc.

Ici, nous sommes une bien plus petite structure et c’est a nous de faire tout ce que j’ai cité juste au dessus: Celui qui ne plonge pas va gonfler les bouteilles, Celui qui a fini son cours en piscine va donner un coup de main pour réparer une purge sur le gilet, etc.

Le truc c’est que je suis un grand adepte de la doctrine “On n’est jamais si bien servit que par soi-même” et donc je me retrouve souvent a vouloir réparer tel ou tel chose moi même. Par choix, encore une fois.

Il y a cela, et aussi le fait que je dois passer pas mal de temps “au bureau” pour faire toute la partie administrative: factures, réponse aux courriers, stocks, “diplomatie” avec l’hôtel dont je dépends, etc.

Moins de plongée donc, mais étrangement cela me va. Avant d’arriver ici, j’ai eu une période “raz-le-bol-de-ces-baptêmes!” ou je voulais vraiment plaquer la plongée loisir et me consacrer a la plongée scaphandre. Lorsque je travaillais en Australie, je me rappelle d’une période de 8 semaines consécutives ou je faisais QUE du baptême, 3 a 5 plongées par jours en plus des briefings super académiques et du reste du travail demandé (job de marin surtout).

Mais mine de rien maintenant j’apprécie beaucoup plus mes plongées de cours qu’avant. Mes cours sont moins “usine a bulles” comme lorsque je travaillais a ProDive Cairns. C’est plus personnel, a la carte, et c’est ce que je recherchais.

Lorsque je faisais un Advanced Open Water, c’était des plongées avec le thème imposé par le cours en toile de fond (Épave, navigation, etc. Rien de plus que ce qui est promu par l’Ardoise de cours, ce serait de la perte de temps), alors que maintenant je peux prendre plus de temps pour vraiment former les plongeurs a l’autonomie. Je trouve cette approche beaucoup plus intéressante, tout en respectant les standards imposés par la PADI. Lorsque je fais ma plongée profonde, je peux entrevoir la gestion totalement autonome du binôme que je forme, en les mettant en charge de leur déco, de leur air, etc.

Enseigner en Australie, ca semble loin… et impersonnel 

C’est aussi penser “Loi de Murphy”

La Loi de Murphy dit “Tout ce qui peut mal tourner va mal tourner!” Ainsi, lorsque vous voyez un détendeur, vous pensez “appareil permettant de respirer de l’air comprimé“ Alors que moi je pense “truc qui peut fuir si le flexible est usé ou bien va faire respirer de l’huile si le compresseur n’est pas bien entretenu“

La loi de Murphy, en bref.

Lorsque vous voyez notre beau bateau de plongée, 300Cv, vous pensez “truc super rapide pour aller plonger” Alors que dans ma tête c’est “truc de 300cv dont je dois penser a faire la révision, réparation de tel siège, changement de la trousse de premier secours, faire le plein d’essence pour cette semaine, etc”.

C’est aussi ce que j’adore avec mon boulot: Arriver a faire en sorte qu’aucun des problèmes et des soucis qu’un gestionnaire de centre peut rencontrer ne soit visible par le client. Arriver a faire en sorte que mon plongeur vienne, plonge, soit super content de sa descente et rentrera dans sa chambre avec l’impression d’avoir réussi sa journée de vacances. Et ca, c’est le coeur de mon plaisir professionnel.

C’est enfin être le méchant.

Mais pas trop méchant non-plus…

Parce que maintenant je suis “le patron”, j’ai redécouvert assez rapidement que je ne peux pas forcement être le copain des gars qui bossent avec(/pour) moi. Je pense pouvoir dire que je suis quelqu’un de sympathique, mais c’est vrai que mon capitale “pote” en prend un coup lorsque untel me demande un jour de congé que je dois refuser, lorsque un autre demande a faire tel chose tel jour et que finalement je lui colle une autre tache dans la journée. J’ai aussi découvert que si je suis trop sympa, on abuse vite fait de ma gentillesse. Par exemple: “Tiens, je vais présenter ma requête telle que mon pote Pierre ne pourra pas la refuser”. Ça a marché au debut, j’en ai payé les pots cassés, et maintenant j’essaye de garder une certaine distance entre amitié et boulot. Ça se passe bien avec certains caractères, et pas forcement avec d’autres. Je pense que ce n’est pas propre a moi et mon activité, mais a toute personne qui a des responsabilités et du staff a diriger.


Mais il y a aussi (et surtout) de supers points.

“Je suis responsable”. Outre le fait que mon ego gonfle proportionnellement avec le nombre de personne me disant cela, ça veut aussi dire que je représente l’entreprise pour laquelle je travaille et qui jouit d’une très bonne réputation. Ainsi, j’essaye de tout faire pour que les standards propre a ma boite soient tous respectés, que les repeaters et habitués se retrouvent “chez eux” dans mon centre après avoir plongé avec un autre dans un autre pays.

Et ca marche. Les bons commentaires sont arrivés assez rapidement. De la part de mes clients, mais aussi des différents responsables de service de l’hôtel dont je dépends. Et croyez moi, la satisfaction du bon boulot bien fait, il n’ a rien de meilleur. Savoir que ce que j’ai pu faire a créé une différence, il n’y a rien de mieux pour l’égo le moral.

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